Montreux – LE SAVIEZ-VOUS?

Cette rubrique vous renseigne sur des sujets peu ou mal connus de MONTREUX.

Paru le: 18/09/2018

Une journée de l’élite européenne dans la Villa Monney à Montreux: un autre monde

Nous sommes en 1897, un joyeux dîner à la Villa Monney à Montreux (photo), au bord du lac.

Montreux était à l’époque l’une des stations préférées de l’élite européenne. Alexandre Dumas père l’avait appelé “un terrain de jeu international arraché à la France, à l’Allemagne et à l’Italie”…

Au cœur de la ville, la Villa Monney était la base temporaire d’une famille française noble, composée du marquis Nicolas de Faletans, de Franche-Comté, de son épouse russe Olga et de leurs deux filles adolescentes.

La famille avait le vendu en France le Château de Faletans, pour des raisons d’économie. Le marquis semblait passer d’une crise financière à l’autre – et la Suisse était un pays remarquablement bon marché à cette époque.

 

Les hospitaliers Faletans avaient invité leur amie proche, Madame Kolychko, à passer l’hiver avec eux à la villa. Née Princesse Varvara Sergeevna Obolenskaya en 1862, séparée de Iosif Iosif Iosifovich Kolychko (une figure russe), elle partageait son temps entre plusieurs villes européennes.

Une femme gracieuse, qui aimait chanter des chansons folkloriques russes, s’accompagnant à la guitare.

 

Un Anglais solitaire était présent au dîner ce soir-là. Avec sa barbe blanche et son manteau de velours noir: Lindsay Hall, une figure très aimée à Montreux. De Liverpool, courtier en coton à la retraite, Hall résidait en permanence à l’Hôtel Suisse, l’un des plus grands hôtels de Montreux, qui dominait l’arrière de la Villa Monney et dont le jardin s’étendait jusqu’au lac. Il était venu à Montreux pour une nouvelle vie des plus agréables. Les Falétans, qui étaient une famille gentille et généreuse, l’avaient pris sous leur aile et l’avaient présenté à toute l’élite de Montreux. Il passait la majeure partie de la journée avec eux, les escortant aux concerts quotidiens au Kursaal et ensuite au Tennis Club de Territet et, les soirs d’été, s’asseyant tard avec eux dans le jardin de l’hôtel.

 

Hall était pratiquement pauvre, mais il vivait dans un grand confort à l’hôtel, car le coût de la vie en Suisse à cette époque était, en effet, remarquablement bas. Lindsay Hall, qui a survécu avec “moins de 100 livres sterling par an”, n’a pas exagéré quand il a dit que c’était environ un dixième de ce qu’il payait en Angleterre.

Il avait une petite chambre lumineuse au troisième étage non électrifié, donnant directement sur la Villa Monney. Souvent, il voyait ses amis les Falétans sur le balcon, lui faisant signe de descendre, ou lui montrant du doigt le lac s’il y avait une excursion.

Une autre époque…

(résumé d’un article paru dans  RupertWilloughby.co.uk et retrouvé par John Grandchamp, merci)

^Devant la Villa Monney en 1897. On y trouve Madame de Faletans et Madame Kolychko.

Photo de tête: La Villa Monney aujourd’hui, à côté de la Maison de Commune. Vue prise depuis l’Hôtel Suisse.