Un ambassadeur montreusien explique comment la Suisse peut présider le Conseil de Sécurité de l’ONU.
Le Conseiller fédéral Ignazio Cassis préside depuis ce 1er mai 2023 – pour un seul mois – le Conseil de Sécurité de l’ONU, une présidence «tournante» par ordre alphabétique en anglais. Ainsi, «Switzerland» vient après «Russian Federation».
Le Montreusien Jean-Marc Boulgaris, ancien ambassadeur de Suisse à l’ONU Genève nous en dit plus:
Sur les 193 membres de l’ONU, 15 sont du Conseil de Sécurité, 5 l’étant ‘permanents’ vu leur importance: USA, Russie, Royaume-Uni, France et Chine. Ils ont droit de veto, ce qui bloque souvent les décisions
Les 10 autres états membres sont répartis selon des critères géographiques.
La Suisse en a été élue en 2022 (à 187 voix sur 190), pour 2 ans. Elle a ainsi un droit de vote et peut s’exprimer.
En en assumant la présidence, elle doit préparer l’ordre du jour et diriger les débats «avec impartialité». Elle peut s’exprimer aussi en tant que Suisse, notamment pour proposer des idées permettant d’apaiser des conflits et amplifier l’aide humanitaire – ce qui est dans ses gênes –. Par exemple, cela a été fait pour la Syrie, autant pour la guerre que pour le récent et tragique tremblement de terre. Les «bons offices» de la Suisse sont toujours appréciés.
Et M. Boulgaris d’ajouter que le problème principal de la Suisse sera toujours sa neutralité, lorsqu’elle doit voter sur des sujets qui peuvent l’obliger à choisir un camp. C’est ainsi qu’elle a souscrit à la condamnation de la Russie pour son agression de l’Ukraine, au motif que «la charte de l’ONU – dont elle fait partie – avait été violée». Difficile mission.
(photomontage ONU New York)