Le blog de VOS histoires

Dans ce blog, nous publions les histoires, souvenirs, idées, potins… que vous nous adressez à hello@mymontreux.ch
Nous nous réservons le droit de choisir les meilleurs. De préférence se rapportant à notre région. Aucune attaque personnelle, pas d’injures, etc. bien entendu. MERCI !

Paru le: 25/10/2013

Souvenir: VERNEX, les cours et la cour.

Nous étions trois privilégiés qui habitions à proximité du collège. Il y avait Evelyne, André et moi. Evelyne logeait dans l’immeuble situé à l’intérieur du virage Rue de la Gare-Avenue Belmont. André était dans le bâtiment à côté de la Pharmacie Lecoultre. Quant à moi, j’étais incontestablement le plus proche de notre école puisque j’habitais au 26 de la Rue de la Gare à côté de la petite Eglise. Il me fallait à peine deux minutes pour être à la porte du collège. Je n’avais donc aucune excuse pour arriver en retard. De toute façon, nous étions tous dans la cour bien avant que retentisse la sonnerie pour bavarder, nous réjouir d’un cours agréable ou pour exprimer nos craintes au sujet de l’interrogation qu’on allait subir.
Le système scolaire était simple. Chaque classe avait un prof attitré. Pas deux ni trois mais un seul. Ce professeur nous ingurgitait toutes les matières qui devaient constituer notre ?bagage? pour entrer dans la vie. Histoire, géographie, français, mathématiques, sciences, chant composaient ce ?bagage?. Plus tard, en primaire supérieure, on fît connaissance avec l’algèbre, la géométrie et l’allemand.
Ces braves professeurs avaient donc des connaissances étendues et très complètes de chaque matière à enseigner. Le système avait l’avantage d’une meilleure connaissance des élèves et du niveau de chacun d’eux. Le cas échéant, on pouvait bénéficier de quelques explications bienvenues, d’un soutien personnalisé qui se faisait durant la récré.
Un de ces prof que j’avais eu avant d’entrer en prim’sup était assez sévère. Dès la première heure de cours, il avait donné des instructions au sujet de la tenue. Cela concernait surtout les filles et certaines firent grise mine à l’énoncé des règles: pas de pantalons, pas de bas nylon, pas d’ongles vernis ni de maquillage. Toute infraction renvoyait à la maison la fautive et nulle intervention des parents n’aurait pu y changer quoi que ce soit.
Certes nous étions turbulents et bruyants mais l’arrivée du prof dans la classe mettait fin au brouhaha. Rien de comparable avec ce que le film ?Entre les murs? révèle des classes d’aujourd’hui… Nous avions le respect de la personne et de sa fonction. Il me semble même que la politesse était notée dans le carnet scolaire…
Bien sûr, en grandissant, nous prenions de l’assurance. Les garçons s’enhardissaient auprès des filles, s’essayaient à les courtiser pour avoir la faveur d’un regard ou d’un sourire discret. La cour de récréation voyait parfois s’épanouir une amourette… c’était notre période fleur bleue qui s’exprimait, s’épanouissait ou fanait au rythme des récrés et bien sûr au gré des humeurs des filles…
Pierre-André Schreiber