Sommet de l’OTAN et Convention de Montreux. La Turquie souffle le chaud et le froid.
Photo TV5 monde: les Présidents Zelensky et Erdogan au sommet de l’OTAN en Lituanie
On sait la Turquie ambigüe entre ses intérêts économiques et financiers avec la Russie d’une part et l’OTAN d’autre part, dont elle fait partie.
Une nouvelle preuve en est la prise de parole du Président Erdogan au sommet de l’OTAN en Lituanie (11-12 juillet 2023). En présence du président ukrainien Zelensky, il a déclaré: «il n’y a aucun aucun doute que l’Ukraine mérite d’adhérer à l’OTAN».
Au début de la guerre, Ankara avait fermé ses détroits aux navires de l’OTAN et de la Russie, au motif de la Convention de Montreux de 1936. Une «neutralité» étonnante, quand on se souvient de sa permissivité en laissant passer des navires de guerre russes déguisés en navires marchands, ou des 103 amiraux turcs retraités qui avaient appelé au respect de la Convention, mais dont 10 avaient été arrêtés.
La Convention de Montreux est un accord international multilatéral signé en 1936 (avant la “Guerre Froide” entre bloc de l’Ouest et bloc de l’Est jusqu’à l’effondrement du bloc soviétique) au Montreux Palace. Elle détermine l’exercice de la libre circulation dans les détroits (des Dardanelles et du Bosphore, contrôlés par la Turquie), ainsi que dans la Mer Noire, qui étaient sources de conflits géopolitiques et stratégiques. En faisaient partie: la France, l’Australie, la Bulgarie, la Grèce, la Roumanie, le Royaume-Uni ainsi que Chypre depuis 1969. Pour l’URSS: la Russie et l’Ukraine sont les États successeurs pour ce traité. Deux autres États, le Royaume de Yougoslavie et le Japon, étaient aussi initialement parties à la convention.
Les documents secrets qui stipulent la position des USA dans le cadre d’une éventuelle adhésion à cette convention ont été déclassifiés en 1970. C’est ainsi qu’on découvre que les Etats-Unis précisaient qu’en cas de révision de la Convention, ils seraient d’accord d’en faire partie, pensant que les détroits devraient être à l’avenir ouverts au trafic commercial de toutes les nations.