Paru le: 21/02/2012

Rainer-Maria RILKE (1875-1926) Poète allemand

Notes biographiques
Destiné à une carrière militaire, le jeune Rainer s’y prépare en suivant à Vienne, de 11 à 16 ans, une école pour futurs officiers. Puis il revient à Prague et se voue à la littérature. Ses premiers poèmes sont très romantiques. Il voyage beaucoup: Munich, Berlin, Russie où il rencontre Tolstoï en 1899, année qui est aussi celle de son premier ouvrage, imité de Maeterlinck «Légende d’amour et de mort du cornette Christophe Rilke». Il visite l’Italie, la Suède, le Danemark où il rencontre Rodin et dont il épouse la nièce, pour divorcer l’année suivante. Devenu le secrétaire du sculpteur, il se brouille avec lui. Dans son «Livre d’heures», ses «Poésies nouvelles» et dans son oeuvre maîtresse, les «Cahiers de Malte Laurids Brigge», il laisse transparaître son inquiétude métaphysique: l’amour de la vie et l’angoisse devant la mort s’y combattent sans relâche.
Après la Dalmatie, l’Espagne et Munich (1914-1919) c’est à Sierre en Valais qu’il se fixe, au Château de Muzot. Il y restera jusqu’à sa mort, écrivant dès 1924 en français. Il y entretient une correspondance suivie avec Paul Valéry, qu’il traduit, avec le peintre Balthus alors enfant et avec ses amies Yvonne von Wattenwyl et Catherine Pozzi, entre autres.
Mais Rilke est atteint de leucémie, ce qui l’oblige à faire, dès 1923, de fréquents séjours à la clinique Val Mont à Glion.C’est ici qu’il décède le 29 décembre 1926 à 5 h du matin.

«(…) Souffrant moi-même, je me trouve depuis cinq ou six semaines à la Clinique Val Mont, où je me repose en suivant un petit traitement; mais cela n’a pas d’importance. En pensant à vous j’ai un peu honte de me soigner tant pour si peu de chose. Vous constatez que je ne suis pas venu… Vous avouerai-je qu’ici je rêve d’aller enfin à Paris, aussitôt que le médecin me permettra de partir; j’aurais quelque appréhension de rentrer dans la solitude de ma vieille tour dans un moment où je voudrais m’écarter non pas de moi, certes, mais de certaines assiduités de mon corps. Et j’ai depuis longtemps, un si grand besoin de Paris(…)»[in «Lettres»]