Montreux – LE SAVIEZ-VOUS?

Cette rubrique vous renseigne sur des sujets peu ou mal connus de MONTREUX.

Paru le: 26/05/2015

Quand le grand peintre Corot faisait le pompier à Montreux…

Le célèbre paysagiste Corot séjourna à Montreux vers 1845, à l’Hôtel du Pont, avec d’autres peintres de ses amis. Un soir, alors que la bande chantait joyeusement, on entendit crier “au feu!”. Comme le capitaine des pompiers était de l’équipe, il sauta dans la rue et s’atella à la pompe avec quelques peintres, dont Corot. Au pas de course, ils traversèrent Vernex, Clarens, sans savoir où était exactement l’incendie. La pompe dégageait beaucoup de poussière, il faisait chaud: Corot transpirait comme un bœuf et respirait bruyamment: «j’aimerais mieux avaler un verre de petit blanc que cette satanée poussière» disait-il…
Ils dépassèrent La Tour-de-Peilz, la nuit tombait, Corot n’en pouvait plus et s’arrêta. Les pompiers arrivèrent enfin à Corsier, trop tard pour éteindre le feu. Les habitants du village les hébergèrent, firent sécher leurs habits, dans un rire général.
C’est plus tard qu’apparut à la porte Corot, ruisselant d’eau de la tête aux pieds. On vida de nombreux verres. Ce n’est qu’au milieu de la nuit que la bande de pompiers rentra à Montreux en rencontrant une délégation municipale avec une brante de vin, que la commune leur offrait pour les récompenser. Ils la burent en entier lorsque le soleil se levait déjà sur Jaman… Le tenancier de l’Hôtel du Pont leur demanda des nouvelles de l’incendie et s’entendit répondre: «pour l’instant, les incendiés c’est nous. Si vous pouviez voir les ravages du vin de Corsier dans nos estomacs, vous frémiriez!». Dans sa chambre, Corot voulut prendre un bain mais son embonpoint demeura pris dans la seille. Il fut enfin délivré par ses amis: on en rit encore. Jolie histoire, non?