Mercredi 8 novembre à 19h30 : Montreux, fantastique et mystérieuse : Contes et légendes de la Riviera par Luciano Cavallini
Une ville, Montreux, et une nature enchanteresse, la Riviera, qui révèlent bien des mystères… Entre réalité et fiction, Luciano Cavallini viendra nous partager des extraits de son livre, sorti en avril dernier.
Extrait du livre :
MONTREUX RIVIERA
Cela sonne doux comme la Belle Époque. Cela convie aux balades nombreuses et romantiques sinuant entre le bord du lac et les hauteurs plus escarpées, avec des endroits secrets et rafraîchissants, comblés de murmures et bruissements qui se confondent sous les pas du promeneur.
On y voit des bosquets, des prairies stellaires jonchées de narcisses, on y entend des sources plus de plus en plus bruissantes et lorsqu’on quitte le scintillant miroir lacustre pour arpenter des lieux plus secrets et moins évocateurs, on y découvre une étrange vie parallèle nous côtoyant à portée de regard, mais semblant toutefois évanescente. Et, lorsque le soir on rejoint sa demeure ou son hôtel, on ne sait plus très bien si on a été naturellement charmé par ces endroits de rêve, ou si c’est un réel songe qui s’est immiscé dans la promenade. Toujours est-il qu’on en conserve un profond trouble; ce n’est plus la simple splendeur d’un paysage idyllique qui s’impose à nos souvenirs, mais toute une parcelle de contes et légendes surgis au détour des chemins qui reviennent murmurer leurs charmes.
Il y a certes les légendes habituelles, que nous connaissons tous et qui enchantèrent les anglais et autres touristes en villégiatures au début du vingtième siècle, et qui sont depuis longtemps consignées dans nos archives, tel: «Le prisonnier de Chillon», de Lord Byron, les lieux mythiques de «Julie ou la nouvelle Héloïse», de Jean-Jacques Rousseau. D’ailleurs on ne peut se balader sur les hauts de Clarens sans retrouver son âme y voguant partout: le «Tavel» de Jean-Édouard Blanc, la fin de «Sans famille» de Hector Malot, «L’Alphabet du matin» d’Alice Rivaz, et bien sûr tout ce que nous légua Oscar Morier, le grand historien de la région.
Il n’est point de lieu qui ne soit pétri par le verbe d’un poète comme Victor Hugo, le trait d’un peintre tel Ferdinand Hodler, les partitions d’un Richard Strauss qui composa son troisième des quatre derniers Lieder au Montreux-Palace; au Montreux-Palace toujours un Nabokov prodigue, un Stravinsky qui sacra son printemps sur nos labours et, sans le savoir, prépara la venue des petites poupées automates de la gare de Montreux avec son ballet : «Petroutchka».
«Lolita» se trouvait donc moins esseulée…
N’oublions pas également que Montreux fut la patrie du grand chansonnier Pierre Dudan, dont la carrière internationale fut nourrie de beaux succès, comme «Le café au lait au lit», «Clopin Clopant», chanson d’ailleurs maintes fois entonnée par Yves Montand.