Montreux, à l’origine du Conseil de l’Europe?
En 1947, en plein après-guerre, avec les tensions de la Guerre froide, les fédéralistes européens tiennent une réunion au Montreux-Palace, dans le but de cicatriser les blessures du second conflit mondial.
Une de leurs sources d’inspiration est le fameux discours de Winston Churchill à l’Université de Zurichen septembre 1946: «Je voudrais vous parler de la tragédie de l’Europe, ce continent magnifique qui comprend les plus belles et les plus civilisées parties de la terre», avait-t-il rugi d’emblée. Avant d’avertir: «Il y a un moyen de parer aux horreurs du passé si la majorité de la population de nombreux Etats le voulait […] en peu d’années, l’Europe vivrait aussi libre et heureuse que les Suisses le sont aujourd’hui» […]Il faudrait édifier une sorte d’Etats-Unis d’Europe […]. Pourquoi n’y aurait-il pas un groupement européen qui donnerait à des peuples éloignés l’un de l’autre le sentiment d’un patriotisme plus large et d’une sorte de nationalité commune? Et pourquoi ce groupement ne devrait-il pas occuper la place qui lui revient et contribuer à diriger la barque de l’humanité?».
Ce sont même trois congrès qui se trouvent alors à Montreux dans le même but: celui des fédéralistes mondiaux, celui du Réarmement moral basé à Caux et celui des fédéralistes européens, auquel assistait notamment l’écrivain Denis de Rougemont.
Ainsi, Montreux a été l’antichambre d’une folle ambition qui débouchera, en mai 1949, sur la création du Conseil de l’Europe.
Une Europe qui est très troublée et peine à se faire…