Merci aux ouvriers italiens !

La construction des palaces et hôtels montreusiens, des lignes de chemins de fer, le percement du tunnel de Jaman et d’autres travaux d’infrastructure avaient nécessité une main-d’œuvre considérable. Rien que pour la construction du MOB, entre Montreux et Montbovon, pas moins de deux mille ouvriers furent engagés, la grande majorité de ceux-ci venant d’Italie. Pour ne pas déranger l’aristocratie européenne et russe, qui séjournait dans les hôtels de la Riviera vaudoise, les ouvriers étaient logés dans des baraques de bois à l’orée des forêts, loin des villages, parfois du côté de Montbovon et Lessoc (vers Albeuve).
Les salaires horaires étaient les suivants: terrassiers 40-45 cts à l’heure; mineurs 45-50 cts; maçons, 53-60 cts. La durée de travail journalière était de onze heures. Le prix des logements oscillait entre 10 francs par mois pour une chambre dans une baraque et 18 francs pour une pièce dans une maison en maçonnerie.
L’hygiène des logements et la sécurité sur les chantiers étaient déplorables: la grogne et la révolte couvaient, des arrêts de travail eurent lieu. Le mouvement ouvrier se renforça jusqu’à la Grève générale vaudoise de mars 1907.
La municipalité du Châtelard appela l’armée pour renvoyer les ouvriers au travail. Vers 1910, la journée de travail fut réduite à dix heures et les heures supplémentaires compensées par une prime.
En 1914, la guerre éclata. Les ouvriers qui avaient construit les merveilleux hôtels de la Riviera vaudoise et nos lignes de chemins de fer furent envoyés sur les champs de bataille. On ne peut que les remercier de leur apport à l’économie de notre région.
(photo: manifestation à La Rouvenaz lors de la grève générale de 1907. Source: lesavantsfuni.ch )