Contes fantasmagoriques de Montreux

Des contes d’aventure, d’épouvante, d’amour à Montreux, basés sur des vérités, des légendes ou… l’imagination du conteur, l’écrivain montreusien Luciano Cavallini,
Derrière les paysages idylliques de Rousseau, il y eût des évènements que nos aïeux ont étouffés: de la romance, de l’angoisse ou de la nostalgie…

Paru le: 12/10/2015

L’ermite de La Planiaz

Voici le 53ème conte de l’écrivain montreusien Luciano Cavallini, qui se passe également sur lia Commune de montreur. On philosophe à La Planiaz…

L’ermite de la Planiaz

Genre: Philosophico-fantastique
À Jenny B.

Je me baladais non loin de la Gouille aux Cerfs, au-dessus d’Orgevaux. Sous un grand sapin aux branches généreuses, je regardais mon amie déambuler autour du point d’eau, sachant que c’était certainement les derniers mois que je l’avais à mes côtés. En fait je commençais depuis longtemps ce triste compte à rebours, qui expédie les gens qu’on aime à reculons vers une grande porte de sortie dont on ne voit jamais le cadre, et encore moins le fond.

Son printemps floral n’était pas en accord avec mon début d’automne, quelque part j’avais hâte de me délester de strates existentielles aussi lourdes que des wagons d’enclumes. Spécialement, tout ce qui était lié à la carrière professionnelle, la propriété, l’ameublement, l’automobile, la performance, la promotion, les bonus, en gros tous les symboles personnifiant puissance et force d’une pseudo réussite sociale. 
Le bâton fort lié aux carottes de l’esclavage. 
Je ne voyais aucunement réussir quoi que se soit en moi, qui puisse être lié à ce genre de fardeaux et que j’aurais pu convoiter en y forgeant aussi ma personnalité propre.
Je la regardais donc flâner autour de l’étang, ramassant des pommes d’api, observant les moucherons et les araignées d’eau douce, capables de poser les pattes sur la surface de l’onde sans s’y naufrage.

Je me rappelle aussi avoir consciemment vécu ce moment, tentant d’y ralentir son débit courant déjà vers la descente, par inertie, se laissant débouler jusqu’en plaine. Je retenais l’instant, la luminosité, les ombres, la tiédeur qu’il faisait et les odeurs diffusant dans l’air, jusqu’à en ressentir encore aujourd’hui l’humidité sur le corps et les phrases dites par mon amoureuse à ce moment précis.
 – Je vis un grand moment de plénitude.
 – Tu vis, et moi je ne vois plus rien…
Car voir, c’est vivre.

Endroit mystérieux, que la «Goille aux Cerfs». Clairière emplie de vase et d’eau, avec un peu de ciel troublé perdurant en poussière sur l’onde immobile et close. Beaucoup de conifères, d’arbres abattus, de bois morts, de résine fuyante sur les troncs ou à terre, coagulant dans une fragrance de térébinthe.
Nous allions redescendre direction la Planiaz, je demeure absolument certain de ce moment-là. Recourbes [mot inventé, mais joli] accidentées des racines, bruit du bâton et des semelles de caoutchouc cognant rudement le sol, et du corps emporté avec vélocité d’un contour à l’autre, jouant de perfidie entre aval et amont.
Si l’on continuait par la droite, on débouchait sur Orgevaux et Sonloup, si nous oblitérions à gauche, nous déboucherions sur le chalet de la Planiaz, appartenant au Club Alpin Suisse.

Celui-ci apparaissait déjà, avec ses murs gris, son balcon renfoncé et son toit évasé sur le devant. Les volets étaient ouverts, bien que l’on devait être hors saison, et sur le parterre se tenait un étrange personnage, légèrement voûté, qui sortait droit du Val d’Anniviers, un certain Célestin Savioz, d’après ce que l’on me dit par la suite.
De loin, il sembla qu’il me faisait signe; je décidai donc d’aller à sa rencontre, ce qui prendrait encore une quinzaine de minutes, car il fallait affronter un grand détour avant d’arriver au porche du chalet. Aucun raccourci n’y débouchait immédiatement. Je m’adressais à mon amoureuse, afin de la mettre au courant de mes intentions.
 – Écoute, je te laisse y aller… Moi je redescends déjà, j’en peux plus, j’ai faim et je suis crevée. Mais prends ton temps, on se retrouvera aux Avants, car je vais directement descendre vers le funiculaire de Sonloup sans m’arrêter.
 – Mais c’est dommage… Pour une fois qu’on pourrait être ensemble.
 – Faut croire que c’est jamais écrit comme ça, puisqu’il y a toujours quelque chose qui cloche. Va voir ton bonhomme, je t’attends en bas.
 – Bon, c’est pas primordial, je peux m’en passer!
 – Je voudrais pas être celle qui t’empêche de faire ce que tu veux, tu comprends!
 – Je ne veux rien, je suis juste curieux. Mais de là à dire que c’est vital…
 – T’es bien compliqué, vas-y je te dis!

Mais le bonhomme était devant le chemin, avec son bâton tordu, et c’est au diable s’il a entendu toute la discussion. Pour lui c’était un fait accompli, il me regarda de ses grands yeux sombres et, ignorant complétement ma compagne, me signifia de le suivre.
C’était un grand vieillard costaud, aux bras noueux et à la démarche assurée. Il semblait connaître chaque racine du coin, même le nombre précis de brindilles jonchant le sol. Il se dégageait de lui comme une odeur de térébenthine, son visage fraîchement rasé de près, était recouvert d’un grand chapeau de feutre aux rebords flasques qui lui masquait la moitié du front. Je ne sais pourquoi, mais j’emboitai directement le pas derrière lui, confiant, me sentant protégé par un géant de granit à sagesse ancestrale. 
Pure impression qui me revint par la suite, et qui s’avoua être parfaitement juste.
Un trou se fit dans le temps, je n’arrive plus à me souvenir de ce qu’il advint par la suite. Mon amoureuse avait disparu, mais non pas parce que nous en avions décidé ainsi, elle disparut par omission, si j’ose dire. Elle n’était tout simplement plus là, plus présente du tout. Un tour de la matière qui s’escamote ailleurs par quelque fissure quantique. Je n’en savais pas plus, il n’y avait que cet homme et moi, et cette grande cabane de bois érigée sur pilotis et faisant corps avec les autres arbres. Montée ainsi, clouée sur place et par endroits disjointe, avec dans le fond une couverture de chien jetée sur un grabat de paille. Deux fenêtres de récupération ouvrant à l’est et au sud. L’une d’entre elles était fendue vers le bas du cadre, l’autre vibrait aux moindres courants d’air mugissant sous le vide, et le Jaman commençait à tirer sec sur le grelot du toit, indiquant justement la force des vents.
Un réchaud butane, une vieille casserole d’aluminium cabossée par les coups, des caisses retournées en guise de tables, des cierges blancs emplis de crasse et des myriades de sachets de thé disséminés partout, avec des morceaux de sucre, jetés pêle-mêle comme dés sur étagères de fortune.
Le bonhomme m’observait, il ne disait rien, mais continuait de me fixer intensément, en me demandant si j’avais besoin de quoi que se soit et ce que j’étais venu précisément chercher auprès de lui.

Précisément… Mais c’est vous qui m’avez attiré, pensai-je au-dedans de moi-même.
 – Personne ne vient par hasard ici, fit-il de sa voix rauque comme s’il avait été capable de lire dans mes pensées. Il eût bien fallu que quelque chose vous y amène.
Cet homme parlait bien, il s’exprimait avec aisance, il émanait de lui une élégance peu ordinaire.
Au loin, on entendait une rivière; le jour, passant comme au travers d’une toile de jute, se brouillait sur les carreaux chassieux. Un jour noir, une constance grise, un savoir austère qu’il avait fallu apprivoiser afin d’aborder un certain chemin de connaissance. Une bible béait depuis longtemps sur les épitres aux Corinthiens, devenus visiblement très fatigués.

Il me servit un thé. Il avait ce goût âcre de cabine enfumée, le sachet devait avoir infusé longtemps ailleurs, avant d’être plongé dans une eau trouble.
– Eau de la ruisselle juste en bas, là.
– Ah? De l’eau de source, alors?
– Mais l’eau devrait toujours être de source. Il n’y a que dans l’urbanité malsaine des grandes cités qu’elle devient jus de chlore et sève d’égouts… Rousseau le disait bien en ces termes: «Que les grandes villes sans lumière et nature, ne pouvaient autrement que corrompre l’âme et mener aux crimes. Comment un être humain privé de raison, peut-il s’en sortir loin de tous référents que la nature offre en médecine aux plus souffrants ? Là où il n’y a qu’ombres et détritus, ruelles humides et guet-apens. Comment cela ne peut-il pas attraper le vice au collet, et faire en sorte que l’âme ou la chair ne descendent en leurs plus bas caniveaux?»
 – Est-ce toujours de Rousseau?
 – Non c’est de moi, mais il parle de cela dans «Les Confessions».
 – Continuez, ça m’intéresse au plus haut point.
 – Mais je n’ai pas encore arrêté.

L’homme nous servit une deuxième tasse de thé alors que, délicatement, l’humidité vint à envahir le cabanon de translucides nues.
 – En y réfléchissant bien, Monsieur, nous n’avons pas besoin de grandes choses en ce monde. Un toit et de la nourriture. Autrement dit chaleur et pitance. Car il est facile de revendiquer le ventre plein, vous en conviendrez. Mais l’exercice est bien plus difficile et précaire, lorsqu’un choix de vie est entrepris dans le sens opposé, et que vous commencez à émerger du cercle exotérique de ce monde. Tous désirent sécurité et argent. Et pour ce faire, tous les hommes se rendent esclaves du système qui engendre et nourrit sa propre pâtée à la fois, selon le mythe très célèbre de Chronos avalant ses propres enfants. Vous en conviendrez?
 – Euh… Certes.
 – Qui êtes-vous dans la vie?
 – Moi? Qui je suis?
 – Je veux dire, qu’elle profession exercez-vous?
 – Je… Je suis chargé de la filière marketing, pour une grande maison agroalimentaire de la région.
 – Je vois. Et vous en avez l’air gêné. Pourquoi?
 – C’est à dire que… Gêné… Oui et non… Vous savez comment sont les gens, c’est tout de suite dans le jugement. En gros nous sommes tous des diables et des salauds!
 – C’est très intéressant tout cela, oui, vraiment. Cela conforte mes idées.
 – Je ne vous suis plus, là.
 – Je vous ai demandé qui vous étiez, et voyant que vous ne pouviez répondre facilement à cette question, je vous ai alors aiguillé sur votre profession.
 – Oui, je comprends, et…
 – Faites un effort, cher Monsieur. Voyez comment cela fonctionne. Il est plus difficile de parler de l’être que de l’avoir. Ce que nous avons, détermine sur autrui ce que nous sommes. Alors qu’il en devrait être radicalement l’opposé. C’est ce que vous êtes, votre essence qui m’interpelle, pas ce que vous pouvez jeter comme avoir sur le corps. Pas votre situation sociale, votre niveau de vie, votre classe, tout cela m’importe peu, tout ce bric-à-brac envahirait ma cahutte, et je n’aurais plus aucune place pour me retourner. Seule l’essence de la personne est importante, une fois que toutes les pelures d’oignons en sont ôtées. Mais cela est très difficile, et dès que l’on touche aux oignons, on se met vite à pleurer, comme vous savez!
 – Où donc voulez-vous en venir Monsieur…
 – Appelez-moi Célestin.
 – Où donc voulez-vous m’emmener, Monsieur Célestin?

 – Monsieur Célestin… Laissez donc ce patronyme tomber sans peine. Voyez plutôt ce que vous venez juste de me dire: une fois c’est venir, une autre fois c’est emmener. Seule la peur vous retient et c’est normal. Sans peur nous ne serions que de stupides enfants égarés, sans foi ni loi. Mais avec la peur, la notion d’égarement doit subvenir aux besoins de l’esprit à demeurer enfant. C’est cela l’éveil, redevenir des petits enfants. Pas des inconscients. Nous oeuvrons tous ensembles, afin d’apporter à la société une certaine aisance et sécurité. Cela est juste et imposé par un état. Chacun laisse un peu de sa dîme pour le prochain, pour le confort de tous, pour avoir de belles routes, de beaux jardins, un système de santé solide et permettant d’éventuelles et lourdes prestations, autrement dit posséder pour consommer plus, de belles écoles et, voyez-vous, c’est à partir de là que le bât blesse…

C’est dans le système éducatif créant à dessein une partie de loups acharnés et une autre partie d’agneaux victimes et consommateurs. C’est de donner à croire que seuls les diplômes priment, que les papiers sont tout, c’est nier l’essence même de l’homme qui fut implantée dans sa chair: sa capacité intuitive, d’appréhensions et de découvertes empiriques, d’obtenir l’éveil.

Tout ce que nous avons élaboré, se sont des échafaudages artificiellement créés par l’homme robot, mais cela n’a rien à voir, même cela est-il totalement à l’opposé, des lois vraies et uniques de la Nature. Nous ne sommes plus du tout ce que nous devions être. Nous vivons dans des bas de laine retroussés à l’envers, et nous avançons en reculant, au niveau de la prospection et de la spiritualité. Avec un raffut du diable au niveau de l’intellect et de la pensée discursive. Je ne parle pas de religions, ni de clergé, je parle de Mahâ, la Mère Nature uniquement, car dans certaines traditions indoues, les Dieux sont des Déesses…

Ce qui prime en cette vie, se sont les boucliers matériels qui découlent des bons papiers et des bonnes situations, en principe des éléments extrêmement pollueurs et nauséabonds, surmontés de véritables chancres architecturaux dans nos paysages.
Il faut savoir que l’on crée des niches bien plus confortables pour nos voitures que pour nos chiens. Le fuselage de tas de tôle prime sur toutes les autres devantures sociales, mais comme en nombreuses vitrines, à l’arrière il n’y a plus que du néant.
C’est parce que les hommes ont perdu confiance en leurs ressentis, en eux-mêmes, que certains, en y profitant bien, ont monté tout un système de terrorisme socio-éducatif, régentant l’homme depuis la maternelle jusqu’au bureau, c’est-à-dire fléchi sur une chaise, en état de soumission et d’infériorité totale perdurant toute une vie. 
Même nos structures physiologiques ne sont point faites pour et demeurent indignes de ces malfaçons sociétales.

Alors, qui êtes-vous? Où se trouve le moteur d’un tel véhicule, autoguidé ou terrorisé par les flics du chiffre. Chiffres des notes, des évaluations, ces cotas en bourses, du quatre quarante, chiffres des heures à accomplir, des supplémentaires à rembourser, des impôts, de la paie, de la haute-finance, des excès de vitesse.
L’obésité du chiffre, sa laideur et sa difformité vues sous tous les «angles».
Je pense que le crime c’est la mort détournée de l’autorité. Même passionnel, surtout passionnel, je dirais.

Injustifié et n’aboutissant à rien. Car ce ne sont point les autres qu’il faut tuer, mais en soit la réplique de tous ces petits dictateurs qui vous font exécuter les choses qu’on vous a fait prendre pour unique valeurs et qui, par la suite, deviennent rassurantes en se répliquant en vos cellules, comme un virus ou une bactérie. Si l’on y songe bien, le prisonnier bénéficie d’un toit et d’un couvert, qu’aurait-il besoin d’avoir envie de s’échapper vers un inconnu sombre et hostile, dont il ne connaît rien?
Aussi cher Monsieur, cesser de tâtonner dans une pièce obscure ou borgne, en vous blessant et heurtant aux objets environnants. Commencez d’abord par changer d’ampoule, si vous voulez voir la vie sous un autre jour…
La vôtre bien entendu, pas celle de la rue. Et maintenant buvez-moi ce thé: il doit être froid et bien trop infusé.

 – Mais la science infuse, Monsieur Célestin.
 – Quand il y aura suffisamment de sel dans l’eau du réceptacle, alors il se cristallisera en vous un nouveau corps. Ne perdez jamais cela de vue. Même si vous jetez une poignée de ce sel dans l’eau du lac. Mais je vous en conjure ne faites jamais comme la femme de Lot. Qui se retourne en arrière, se pétrifie. Pétrifier n’est pas cristalliser, en saisissez-vous bien toute la nuance?
 – Oui, mais… les petites joies de ce monde? Les sorties, le restaurant, les amours, le vin…
 – Qui vous en empêche? Il peut tout faire et tout s’autoriser, celui qui sait et comprend que ceci est le choeur du monde, mais pas la voix du monde. 
Bien souvent les voix trahissent la Voie. 
La seule différence entre vous et la multitude, est que vous voyez, et que vous vous observez. Il y a cet œil qui veille, le poisson pilote de la conscience qui saisit le déroulement mécanique des habitudes jouissives ou autres. 
La cristallisation est interne, la pétrification est une chape externe qui vous emprisonne et vous prive de tous mouvements de pensées et d’actions, C’est la Tour de Jung.

 – Mince alors. Et moi qui ne connaissais que la Tour de Gourze!
 – L’humour toujours pour vous sauver! Voyez le sourire des Bouddhas en méditation.
Le temps était passé, il faisait déjà nuit, lorsque je quittais la cabane de Célestin Savioz, qui me regardait d’un air attendri du haut de ses rondins, jusqu’à ce que le brouillard recouvre sa personne.
Mais dans la cloche de mon crâne, ses sages paroles continuaient de tinter carillon!
Passé était le temps, et seul me retrouvais-je à la maison, sans plus personne, sans rien, et les pièces totalement nues!
Mon amie était repartie dans son pays, et moi je n’y comprenais rien, elle ne pouvait s’en être retournée le soir même aussi vite, par coup de tête, juste après une rentrée précipitée de randonnée!

Je voyais comme en plein jour dans l’appartement, la tristesse m’accablait, et c’est elle qui encore me retient et m’afflige, malgré tous les efforts tentés pour m’en défaire. Je battais mon désespoir contre les murs, m’affolais devant cet appartement complément vide, sans plus rien pour m’y coucher ou me sustenter! Et j’y voyais tellement clair, de plus en plus clair. 

Une lettre jonchait le sol, égarée. Ça ressemblait à un faire-part ou quelque chose de ce genre qui avait dû glisser d’on ne sait où, et dont l’un des coins s’était fiché accidentellement dans l’interstice d’un lambris.

C’était à mon nom, c’est de moi qu’il s’agissait, cela remontait à une année, il y avait un lieu, une date. 
« Suite à un malaise contracté sur le sentier de la Planiaz, nous avons la profonde douleur de vous faire part du décès de… »
Et caetera…

Alors peut-être arriverais-je enfin à faire le deuil de l’autre, pendant que les bûcherons de la ville démonteraient enfin une affreuse cabane de forêt, créant la honte sur les sentiers de montagne devenus par trop touristiques.
Qu’importe, dans la pièce où j’étais j’y voyais clair comme en plein jour.
La vue est une profonde douleur en regards des autres cécités.

© Luciano Cavallini, membre de l’association vaudoise des écrivains (AVE), Contes fantasmagoriques de Montreux, “L’ermite de la Planiaz”, septembre 2015 -Tous droits de reproduction réservés.