Le blog nature de Thibaut Smal

Faune, flore, ciel et sol: cette page vous guidera dans l’environnement naturel de Montreux!

Paru le: 20/04/2013

L’ail des ours, c’est maintenant

Et Dieu créa l’ail…

En cuisine, j’ai une légère propension à en utiliser partout dans des quantités où la limite du bon sens semble dépassée… mais je suis à peu près certain de ne pas être seul victime de cette addiction! Qu’on se rassure, ce n’est pas grave !

Pour cette catégorie de personnes, afin d’avoir un substitut, une alternative ou de prévenir une éventuelle pénurie mondiale de production d’ail, Dieu créa l’ail des Ours !

L’ail est dit “des ours” car ces derniers s’en nourrissent allègrement en sortant d’hibernation. C’est une plante sociale et sauvage qui a presque toutes les propriétés de l’ail commun ou cultivé (Allium sativum). Les ours et nous-mêmes en mangeons mais il semblerait toutefois que nous soyons les seuls puisque l’odeur alliacée est en fait un répulsif, une sorte de défense.
D’ailleurs, cet arôme s’amenuise ou disparaît avec la floraison. Il serait en effet malvenu que nos insectes, butinant de fleur en fleur soient gênés par l’odeur, soi-disant mauvaise, de ses feuilles.

Cette plante recouvrant au printemps nos sous-bois d’un manteau vert est utile à plus d’un titre :

Tout d’abord, on la mange. Que cela soit en soupe, en salade, en pesto, en accompagnement et même… en marchant, elle est nourrissante et assaisonnera vos plats d’une manière originale et naturelle.

Ensuite, son potentiel curatif est impressionnant: antiseptique, dépuratif, hypotenseur et anthelmintique (antiparasitaire sanguin), hypolipémiant (régulation du mauvais et du bon cholestérol) sans oublier sa forte teneur en vitamine C, ses effets bénéfiques contre les problèmes gastro-intestinaux et ses vertus amaigrissantes.

Vous la trouverez sur les flancs de collines ombragées et humides au mois de mars-avril en temps que plante comestible et, sans intérêt mais en fleur, vers mai-juin.

Attention toutefois lors de la cueillette car deux autres espèces lui ressemblent, poussent aux mêmes endroits, à la même période et sont hautement toxiques: le colchique et le muguet.
Vous ferez la différence grâce à l’odeur et à la texture de l’ail des ours. L’odeur alliacée de la feuille est réelle et sa texture est plus douce et délicate que le muguet ou le colchique.

Quant à savoir si l’ail des ours repousse les vampires… je n’en ai pas encore la réponse.

Nom scientifique : Allium ursinum
Histoire: utilisation depuis le néolithique (7000 à 2500 ans av. J.C.).
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