Paru le: 21/02/2012

Igor Feodorovitch Strawinsky

Notes biographiques
Ce génial musicien, pianiste et chef d’orchestre toucha à tous les genres, déroutant et enchantant les mélomanes par ses innovations harmoniques et rythmiques, de «L’Oiseau de Feu» (1910) au «Requiem canticle» (1966).
Fils de Féodor Ignacevitch Stravinski, ténor du Théâtre Marie de Saint Petersbourg, Igor est né à Oranienbourg, rue Suisse… Après des études de droit imposées par son père, il se tourne vers Rimsky-Korskov qui l’encourage dans la voie musicale. En 1905 il épouse sa cousine Catherine Nossenko qui lui donnera deux fils et deux filles. Pour elle, dont la santé était atteinte de phtisie pulmonaire (tuberculose), il décida de passer les hivers dans un climat plus doux. C’est ainsi qu’il arriva à Montreux-Clarens à la fin de l’été 1910 avec sa femme, deux enfants et deux domestiques. De 1910 à 1915 il logera successivement à la Pension des Tilleuls, à l’Hôtel du Châtelard, à l’Hôtel des Crêtes puis succèdera au chef d’orchestre Ernest Ansermet comme locataire de la maison «La Pervenche» avant de déménager à Morges, puis en 1920 en France.
C’est à Montreux-Clarens qu’il termine l’esquisse du «Sacre du Printemps», dont la première exécution à Paris, le 29 mai 1913, provoque le scandale le plus retentissant de ce début de siècle. Strawinsky compose beaucoup pour les Ballets russes de Diaghilev et fréquente de grands artistes et musiciens, rapport avec l’écrivain vaudois C.F.Ramuz, dont la collaboration donnera naissance à «L’Histoire du soldat» en 1918. En 1940 il émigre aux Etats-Unis et devient citoyen américain. Il reviendra à Montreux en 1956 pour diriger des extraits de Petrouchka et de l’Oiseau de feu. En 1985, Montreux-Clarens inaugure la rue du Sacre du Printemps et en 1993 la ville lui dédie son Auditorium, une salle de concert de 1800 places.

«A ses multiples installations passagères mon père sut toujours conférer un aspect quasi-définitif et s’y réserver l’isolement indispensable pour la création. Toute sa vie, partout, il suscitera autour de lui son climat propre. Les plus anonymes des chambres d’hôtel reçoivent son cachet personnel, je dirais presque sa signature. Les murs alors révèlent tout ce qui le passionne au moment même, du plus noble antique à l’image d’Epinal. Mais en ces années-là ce sont les estampes japonaises qui ont la place d’honneur, art que l’élite européenne découvrait, redécouvrait avec ferveur; et Strawinsky compose les Trois Poésies de la Lyrique Japonaise pour voix aiguë et piano; Akahito, dédié à Maurice Delage, Mazatsuni à Florent Schmitt, et Tsaraiuki à Maurice Ravel.» [in «Album de famille» de Théodore Strawinsky]

Igor Strawinsky et son épouse Catherine, Clarens, 1913. Photo © Archives de la Fondation Théodore Strawinsky.