INTERVIEWS de personnalités montreusiennes

Montreux en 4 questions, vu par 46 personnalités montreusiennes.

Paru le: 05/11/2013

Franz Weber – protecteur de la nature et des animaux

Bâlois, né en 1927, Franz Weber se rend à 22 ans à Paris où il suit des cours à la Sorbonne. Cofondateur de la revue littéraire «La Voix des poètes», puis grand reporter pour d’importants hebdomadaires allemands et suisses, il parcourt le monde.

Dès 1965, alors que la «protection de l’environnement» était une notion quasi inconnue, il fait campagne contre le projet de bétonnage du site de Surlej, en Haute Engadine, qui induit une mesure de protection pour la région des lacs engadinois, il intervient pour protéger des sites aux Baux de Provence, avec l’appui du Président Pompidou.

En 1972, il fonde l’association «Sauver Lavaux» qui consacre la protection intégrale de ce site. Toujours au front, il obtiendra également le renoncement à la bretelle autoroutière La Peraudettaz traversant les jardins d’Ouchy. Dès lors, les appels au secours pleuvent. Il quitte Paris et s’installe à Montreux, séduit par la beauté de la région. Il s’y marie et a une fille.

La Fondation Franz Weber est créée en 1975. Ses actions sont couronnées de succès: condamnation de la chasse aux phoques au Canada, sauvegarde du site historique de Delphes (dont il deviendra Citoyen d’Honneur), création – à Genève – de la Cour Internationale de Justice des Droits de l’Animal et, avec Denis de Rougemont, fondation des Nations Unies des Animaux (United Animal Nations), lancement d’une initiative populaire fédérale «Sauver le Simmental» qui convainc le Parlement de renoncer à la construction d’une autoroute traversant le Simmental, sauvegarde de l’historique Grandhôtel Giessbach, devenu important objet touristique, de la forêt alluviale du Danube à Hainburg, aujourd’hui parc national, lancement d’un programme contre le défrichement des forêts africaines, contre le massacre héliporté de chevaux sauvages en Australie, sauvetage des monastères Moraca au Monténégro et Studenica en Serbie, gestion officielle d’un parc national au Togo.

Parmi de multiples autres campagnes, on peut citer: la défense des rives lémaniques contre le projet de création d’un large sentier longeant le lac (de Genève à St. Gingolph), la mobilisation de l’opinion européenne contre les transports dégradants d’animaux de boucherie à travers le continent, la lutte contre une promotion immobilière excessive à Gstaad, lutte pour la création d’un parc cantonal aux pieds du Jura, le lancement d’une initiative fédérale «Les animaux ne sont pas des choses!», le combat contre le massacre des oiseaux migrateurs, notamment en Ardèche (France).

Les actions que Franz Weber a menées durant 48 ans en faveur de l’environnement et des animaux dépassent largement la centaine. Il a reçu de nombreuses récompenses: Prix Annabelle du courage, Prix allemand de la protection de la nature, Médaille allemande de la protection de l’environnement, Prix européen pour l’aménagement du territoire, Hans-Adalbert-Schweigart-Medaille, Médaille de «l’Amphictyonie delphique», Décoration de la Saint Sava (la plus haute décoration de l’Église orthodoxe), Tierwelt-Preis pour son oeuvre, nomination il y a 3 ans en qualité de membre honoraire de Pro Natura (Suisse).