Francis Scott Fitzgerald encense le Territet-Glion…
L’auteur de “Gatsby le Magnifique” accompagna son épouse malade à la Clinique Valmont en 1930. Ce séjour lui inspira deux chapitres de son roman “Tendre est la Nuit”. Au chapitre 8, par exemple, il narre la montée en funiculaire à Glion du psychiatre Dick River:
«Une autre cabine, à la même seconde, remplissait ses réservoirs, en haut de la montagne et, quand ses freins seraient lâchés, elle entraînerait par son poids celle qui venait de s’alléger. Une véritable idée de génie! En face de lui, un couple d’Anglais s’intéressait au câble lui-même. Lorsque (la cabine) eut dépassé les toits, les voyageurs découvrirent, en un vaste cyclorama, les paysages du Valais, du canton de Vaud, de la Savoie et de la ville de Genève. Des cygnes nageaient, qu’on pouvait prendre pour des barques, et des barques y nageaient aussi, qu’on pouvait prendre pour des cygnes, comme extasiés, les uns et les autres, par tant de beauté implacable. La journée s’annonçait superbe, avec des éclats de soleil sur les pelouses du rivage et sur les courts blancs du Kursaal, où les joueurs n’avaient pas d’ombre. Le funiculaire glissait dans un enchevêtrement prodigieux de fleurs et de feuillages, qui jaillissaient de chaque côté de la voie, dans une frénésie de couleurs. C’était comme un jardin, et la cabine portait une pancarte “Interdit de cueillir les fleurs!”. Interdit, peut-être, mais les fleurs s’offraient d’elles-mêmes…»
(source: “Montreux et ses hôtes illustres” A. Gonthier 1999- photos: Territet-Glion en 1901, collection Roger Bornand)