Francis Scott FITZGERALD (1896-1944) Ecrivain américain
Notes biographiques
Si Fitzgerald s’imposa très jeune par son style élégant et par la psychologie raffinée de ses écrits, dépensier et buveur, il dut plus d’une fois mettre son talent aux services de nouvelles «alimentaires» au détriment d’oeuvres plus solides. D’un tempérament généreux, il se dévouait pour les jeunes écrivains, ce qu’il fit en 1925 pour Ernest Hemingway. Mais après avoir été souvent un compagnon de ribote, Hemingway devint bientôt un rival avec lequel Fitzgerald se brouillera maintes fois.
Sa femme Zelda, intelligente mais excentrique, fut pour l’écrivain un souci constant. Provocatrice, versatile et incapable de se plier à une discipline, elle partageait ses penchants pour les Lettres, mais aussi pour la fête et la boisson. Dès 1930 elle dut de plus en plus souvent avoir recours à des asiles psychiatriques.
C’est ainsi que du 22 mai au 4 juin l930 Zelda Fitzgerald fut soignée à la clinique Val Mont à Glion, avant de séjourner près de quatre mois à la clinique de Prangins. Le séjour montreusien inspira à Fitzgerald les chapitres 8 et 9 du roman «Tendre est la nuit». Largement autobiographique, il mit plus de six années à l’écrire. Mais sa santé déclinait et son inspiration aussi. Il tenta de se faire un nom en écrivant des scenari pour les studios de Hollywood, mais son nom fut rarement cité dans les génériques. Ultime revanche: son dernier roman, «Le dernier Nabab», inachevé et posthume, décrit avec force les milieux du cinéma de cette époque.
«(…) Le funiculaire stoppa brusquement. Ceux qui le prenaient pour la première fois s’effrayèrent d’être ainsi arrêtés entre deux fragments de ciel bleu. Mais il s’agissait simplement d’un mystérieux échange entre le conducteur de la cabine qui montait et celui de la cabine qui descendait. L’ascension reprit. Ils longèrent un sentier de forêt, une gorge rocheuse, puis une colline qui se transforma peu à peu en une masse solidifiée de narcisses. A Montreux, sur les courts de tennis qui bordaient le lac, les joueurs n’étaient plus que des points d’aiguille. L’atmosphère changeait. Elle exhalait une fraîcheur nouvelle – fraîcheur qui se gonfla, peu à peu, de musique, et lorsqu’ils atteignirent Glion, ils entendirent un orchestre jouer dans le jardin de l’hôtel.(…)» [in «Tendre est la nuit»]