Ernest HEMINGWAY (1898-1961) Ecrivain américain
Notes biographiques
Fils de médecin, Ernest Hemingway garda toute sa vie le souvenir des étés de son enfance qu’il passait au milieu de la forêt, près du lac Michigan. C’est là qu’il forma son caractère de baroudeur et d’homme d’action qui marque aussi son oeuvre d’écrivain. Dédaignant des études poussées, il s’engagea à 19 ans comme reporter au «Kansas City Star», qui l’envoya en qualité d’ambulancier volontaire sur le front italien. En 1929, il publiera «L’adieu aux armes» inspiré de la guerre austro-italienne.
Après la guerre Hemingway s’installe à Paris où il excelle dans la nouvelle, sans pour autant renoncer à ses nombreux voyages. Sa vaste correspondance, truffée de conseils, de jérémiades, de coups de coeur et de commérages sur tout et sur tout le monde, est pleine d’échos amusés des lieux qu’il traverse. C’est ainsi qu’on le trouve à la pêche à la mouche dans le Grand Canal et à la table du Café du Buffet de la Gare de Montreux-Territet.
La «Pension de la Forêt» à Montreux-Chamby, qui l’accueillit en 1922, ne prend plus de pensionnaires, mais a gardé le même aspect chalet suisse. C’est là que l’auteur situe plusieurs chapitres de «L’adieu aux armes». Il y décrit les parties de luge aux Avants et les promenades sous la neige qui l’entraînaient parfois jusqu’aux Bains de l’Alliaz.
«Devant la maison où nous habitions, la montagne descendait à pic vers la petite plaine au bord du lac, et nous nous asseyions sur la galerie de la maison, au soleil et nous voyions les vignobles en terrasses avec leurs vignes tuées par l’hiver et les murs de pierre qui séparaient les champs et, au-dessous des vignobles, les maisons de la ville. Dans le lac, il y avait une île avec deux arbres, et les arbres ressemblaient aux deux voiles d’une barque de pêche. Les montagnes étaient abruptes et escarpées de l’autre côté du lac et, là-bas, au bout du lac, s’étendait la vallée du Rhône, toute plate entre ses deux rangées de montagnes. En remontant la vallée, dans l’échancrure des montagnes, il y avait la Dent du Midi» [in «L’Adieu aux Armes»]