Encore quelques mots sur Pâques

A la Pâque* de l’inflation, tout le monde rêve d’un œuf en or

Le temps qui s’envole, c’est aussi se dire qu’on a pris un coup de vieux en regardant le prix de la boîte de six œufs au supermarché. Tout va tellement vite, de toute façon, que même une banque peut disparaître. Pourtant, la Banque c’était quand même à la base l’institution qui était censée nous enterrer tous. Désormais, on va peut-être réentendre les histoires d’or enterré dans le jardin, comme aux époques où on allait jusqu’à se méfier de sa propre banque. En fait, l’activité bancaire aujourd’hui n’est que la partie la plus intelligible d’un système devenu très complexe. A lire la journaliste économique Myret Zaki, le moins que l’on puisse dire c’est que les turbulences ne font que commencer. Pour le Bouddha tout est impermanence. Pour le trader aussi, mais ce n’est pas vraiment le nirvana qui est au programme. Qu’est-ce qui tient alors? Au rang des (demi?) surprises, on peut relever que Buddy Guy aura tenu plus longtemps que le Crédit Suisse. Son show est encore programmé à Montreux cette année. Ceux pour qui sont blues est intemporel, sorte de gold standard de la musique, n’auront pas perdu tous leurs repères puisqu’il est encore sur scène. Bon d’accord, ce blues est éternel mais il n’est pas exactement une célébration de la richesse. C’est le moins que l’on puisse dire et notons qu’une occasion particulière se présente. Cette année, les organisateurs du Festival devraient inviter le patriarche en tournée en Europe à chanter sa chanson «Blues don’t lie» à la rue de la Paix 1, l’adresse historique du Crédit Suisse à Montreux :

« Life is gonna happen
Whether you’re ready or not
Like a thief in the night
Gonna steal the last cent you got
There’s nowhere to hide
And the blues don’t lie » 

 Denis Vitel

* Les fêtes de “Pâques” au pluriel renvoie à la tradition catholique. En revanche on parle de la Pâque juive au singulier; dès lors que l’on parle d’une Pâque déterminée on repasse au singulier de mon point de vue.