Montreux – LE SAVIEZ-VOUS?

Cette rubrique vous renseigne sur des sujets peu ou mal connus de MONTREUX.

Paru le: 03/12/2015

Comment était le sous-sol d’une maison de Montreux en 1860…

Voici le pressoir, puis la grande cave, avec ses rangées de vases ronds ou ovales, et ses bouteliers dans les encognures pour le kirsch et les vins vieux; voici la cave au lait et aux fromages; voici quelque autre réduit, obscur et sec, où l’on ne sera pas surpris de trouver des sarments chargés encore de leurs raisins, qu’on laisse flétrir comme ceux de Corinthe ou de Malaga; voici le cellier, où sont les dépouilles des vergers, les pommes, les poires, avec de grands bahuts pour les graines et les fruits secs; voici les châtaignes, qui gogent à la grange; voici les noix étendues sur l’aire du grenier, où les chats, dans leurs sabbats nocturnes, les font rouler avec un bruit de chariots; voici la grande cheminée, aussi large par le bas que la cuisine elle-même et où, d’étage en étage, à mesure qu’elle s’élève et s’amincit, se prolonge la perspective des jambons, des saucissons et des quartiers de lard; voici, sur les galeries, les bottes de lin et de chanvre rangées en longues files, avec les chaînes d’oignons; voici les perches de maïs, aux épis dorés ou pourpres, suspendues le long des fenêtres de la grande façade; ne craignez point qu’on les dissimule, car d’après un dicton du pays, la dot des tilles de la maison est en proportion de leur longueur et de leur chargement: on dirait enseigne d’abondance; le maïs, d’ailleurs, ne nuit ni aux pommes de terre, ni même au blé, qu’on cultive soit pour la graine, soit pour la paille, et qu’on coupe avec la faucille…
(“Montreux, histoire et description” Eugène Rambert”)