Café, thé et tabac: interdit. Mais Montreux résiste…

Leurs Excellences de Berne, après avoir conquis le Pays de Vaud, imposèrent par la Réforme une véritable révolution morale dès 1536: le café et le thé sont considérés comme des inventions diaboliques, le tabac pire encore. La mode est surveillée de près, les décolletés, les chaussures ajourées, le jeu et la danse sont interdits. On amende les ivrognes et les trop gros mangeurs. Ceux qui invoquent le nom de Dieu en vain doivent embrasser le sol. Ceux qui “glandent” doivent être ramenés à la frontière. Une mauvaise conduite entre époux vous vaut d’être banni. Le dimanche, silence obligatoire dans tous les villages, pas de char, pas de jeu d’enfant, la seule bible est le livre de chevet. Toutes les superstitions sont condamnées, de même que tout ce qui rappelle les cérémonies papistes.
Mais les Montreusiens avaient peine à se conformer à ces nouvelles moeurs: les jeunes Montreusiennes continuaient à soigner leur élégance, les cabarets étaient toujours fréquentés, le café, le thé tout comme le tabac étaient consommés.
Montreux faisait de la résistance…
(source: “Montreux et ses Environs”, Eugène Rambert, 1877)

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