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Retrouvez ici, toutes les infos, évènements et faits marquants de la vie montreusienne. La Commune de Montreux, célèbre dans le monde entier, se situe sur la rive est du lac Léman, bénéficiant d’un micro-climat au centre de ce que l’on appelle la Riviera vaudoise.

Paru le: 14/07/2025

À Montreux, la Rose d’Or retrouve la lumière dans un workshop hommage

À Montreux, la Rose d’Or retrouve la lumière dans un workshop hommage

Montreux, le 14 juillet 2025 — Dans le cadre du Montreux Jazz Festival et du réseau des villes créatives de l’UNESCO, un atelier inédit a ravivé la mémoire d’un pan oublié de l’histoire musicale de la Riviera : le Festival Rock de la Rose d’Or. Organisé au cœur du légendaire Petit Palais, le workshop a réuni passionnés, experts et témoins d’une époque flamboyante.

Organisé par Stéphanie-Aloysia Moretti (Montreux Jazz Artists Foundation) et Nicole Meystre (archives communales), l’événement a donné la parole à trois intervenants de choix : Marc Colin, historien, Antoine Multone, chef d’antenne à Couleur 3, et Peter Greenwood, membre du jury de la Rose d’Or et témoin privilégié de ces années-là.

Une époque pop, télévisuelle et audacieuse

Lancé dans un esprit de renouveau, le Festival Rock de la Rose d’Or (1984-1988) est né du désir de redonner un second souffle à un événement qui, depuis 1961, faisait rayonner Montreux dans le monde entier. Sous l’impulsion de la BBC et de la jeune radio Couleur 3, la Rose se réinvente en format “Top of the Pops”. Résultat : une explosion de concerts filmés sur plusieurs jours, avec des artistes de renom comme Queen, Whitney Houston, Genesis, The Cure, UB40, Elton John, Simply Red ou encore Bonnie Tyler.

Marc Colin a remis en contexte l’histoire de la Rose d’Or, qui à ses débuts (1961) entendait légitimer le médium encore jeune qu’était la télévision. Le festival, étalé sur 12 jours, comprenait trois volets : le concours, le matériel technologique du moment, et les grands thèmes d’actualité dans le monde audiovisuel. C’était également, dès l’après-guerre, un outil de relance touristique majeur pour Montreux.

Le rock s’invite sur les rives du Léman

Dès 1984, la Rose d’Or prend un virage pop audacieux. Le Pavillon, puis le Casino de Montreux, accueillent des shows d’anthologie. Pour recréer l’ambiance “TV show”, des figurants londoniens sont même recrutés pour danser devant les caméras. Joseph Carlucci, photographe attitré de l’événement, en a immortalisé les plus beaux instants — un patrimoine visuel inestimable.

Antoine Multone a rappelé comment ce format novateur visait un public plus jeune, recherché par Couleur 3, lancée en 1982. Ce fut un pari réussi, même si l’édition 1988, avec Kim Wilde en tête d’affiche, marque la fin du cycle. Face à la montée des vidéoclips, de MTV et des nouveaux festivals, le format s’épuise. La dernière édition accuse une perte de 500’000 francs.

Héritage et mémoire culturelle

Peter Greenwood a évoqué l’après-Montreux, notamment l’édition symbolique de la Rose d’Or à Moscou en 1991, juste après la chute de l’URSS. Il a également salué la pertinence de ce retour sur l’histoire locale et internationale, trop souvent méconnue, voire oubliée.

Enfin, les échanges ont permis de poser la question de la préservation de ce patrimoine : comment continuer à valoriser cette mémoire collective dans une ville qui cultive ses mythes tout en regardant vers l’avenir ?

Entre témoignages vibrants, documents d’archives et images inédites, ce workshop a démontré que la Rose d’Or de Montreux ne s’est jamais vraiment fanée. Elle reste ancrée dans l’histoire de Montreux — une histoire de musique, d’image et d’audace.

Photos: affiches de 1984 à 1988, quel programme!