Alphonse Daudet, l’auteur des «Lettres de Mon Moulin», logea à la Pension Vautier, aux Planches en 1884. Il y écrivit neuf pages de son roman “Tartarin sur les Alpes” publié une année plus tard. Il situe à Montreux l’arrestation de son héros, pris pour un anarchiste et enfermé dans le cachot même de Bonivard (qu’il écrit “Bonnivard”) au Château de Chillon…
Dans certaines lettres, Daudet faisait des descriptions amusantes de notre région, en style télégraphique:
«Montreux: En bas, le marché sous les peupliers. Balcon: le lac, ses couleurs de chromo. Le pays étagé, traversé par le torrent du Chauderon, ponts de bois, chutes d’eau. Le petit cimetière, roses blanches, jaunes, pétunias; rien que des étrangers. Terrasses de vignes, de fleurs grimpantes variées. Monaco du Nord, voilé. Hôtels perdus dans la verdure, avec leurs téléphones, va-et-vient des hottes, des bourriches; tout au fond le lac. Le prisonnier de Chillon, le vrai, celui qui fait toutes ces petites peintures de quarante sous. Clarens plus lumineux, collines basses…»