MAG avant, MAG pendant, MAG après.
Vous connaissez MAG ? Oui ? Non ? Suivez-moi, je vais vous mener à la découverte.
MAG, c’est Montreux Art Gallery et pour cette neuvième édition, j’ai eu le plaisir de m’y introduire par la petite porte pour voir de près comment ça se passe dans les coulisses et dans les méandres de l’exposition au Centre de Congrès.
Le branle-bas de combat a eu lieu dès le premier novembre avec une bonne dizaine “d’acteurs” bourrés d’un moral d’enfer, dirigés avec bonhommie et gentillesse par celui que tout le monde tutoya immédiatement sans qu’il s’en offusque, Jean-François Gailloud, le Directeur.
Au commencement, ce n’était qu’immenses surfaces vides et on pouvait sans problème aller d’un point à un autre. Mais rapidement les espaces prirent vie. Des cloisons s’élevèrent de partout à tous les niveaux pour créer un immense labyrinthe. Dès lors, il y avait de quoi se perdre et pour aller d’un point à un autre, plus question de ligne droite.
Les espaces devinrent vite méconnaissables pour le novice que je suis et il me fallut une bonne journée pour m’habituer au cheminement que toutes ces parois avaient modelé. Il m’arriva plusieurs fois de me tromper, de devoir revenir sur mes pas en maugréant, parcourant ainsi des distances considérables.
Pendant que je louvoyais dans ce dédale, l’ensemble prenait corps. Les sols se garnissaient de moquette et les câbles électriques se glissaient au faîte des cloisons avec des prises et des spots de partout pour que chaque stand puisse offrir le meilleur éclairage possible. Tout était bien orchestré, chaque stand numéroté attendait son “locataire” de quelques jours. À l’accueil, des dames s’apprêtaient à donner un renseignement, à indiquer un emplacement. Elles n’eurent pas longtemps à attendre…
Petit à petit, on vit arriver les “acteurs” de la manifestation, ceux par qui allait vivre cette édition de 2013. Moi qui entrais pour la première fois dans ce monde, je pris un immense plaisir à les côtoyer, à leur donner un coup de main pour déplacer et installer leurs œuvres. Suspendre des tableaux, disposer des sculptures, régler l’éclairage, tout cela était nouveau pour moi. Et leur sympathique compagnie compléta mon plaisir. Ils arrivaient confiants et souriants et je me trouvai vite conquis par leur gentillesse.
“MAG avant” était réalisé, fin prêt pour accueillir le public.
Le 6 novembre en fin d’après-midi, l’exposition ouvrit largement ses portes. Alors commença un défilé incessant de visiteurs que le labyrinthe devenu coloré et habillé de mille œuvres eût de la peine à absorber. Et moi, perdu dans toute cette foule, je profitai de m’en mettre plein les yeux, faisant de nombreux allers-retours, admirant le travail de chacun, papotant ici ou là avec un peintre, un sculpteur, en cliquant à tout va sur mon appareil photo. Certaines de ces photos, transférées chaque soir sur MyMontreux ornent encore les pages du site pour évoquer cette exposition.
Ainsi, jour après jour, je fis connaissance avec quelques artistes, notamment des Italiens débordant de bonne humeur et d’humour. A l’heure du déjeuner, leur table se garnissait de victuailles accompagnées d’une excellente bouteille de vin qu’ils m’offrirent de goûter…
A chacun de mes nombreux passages dans l’exposition, j’échangeais quelques paroles avec un peintre ou un sculpteur qui me reconnaissait, faisant ainsi plus ample connaissance et prenant note de leurs coordonnées. Tous furent enchantés de ces brefs contacts et répondirent aux mails que je leur envoyais avec leurs photos.
MAG 2013 attira chaque jour une foule considérable dans une chaude ambiance où chacun se délecta de toutes sortes d’arts. Goûts et couleurs enchantèrent grands et petits, jeunes et moins jeunes, jusqu’au dimanche soir. La fête était réussie, “MAG pendant” se terminait pour le mieux. Jean-François était satisfait. On le voyait rien qu’à son sourire…
Vint le moment de “MAG après”. Le lundi 11 novembre, les “locataires” s’en vinrent récupérer leurs œuvres. Là encore les contacts furent sympathiques, les “au revoir” chaleureux… Une dernière photo, une carte reçue et dans la tête le souvenir de quelques-uns de ces personnages qui me reste gravé.
Le calme revenu, les cloisons n’affichent plus que leurs surfaces nues. Les suspentes des tableaux subsistent et pendent inertes… quelques catalogues oubliés ici et là rappellent la présence du monde des arts peu d’heures auparavant.
Dans les étages, le film du montage se déroule à l’envers. Cloisons démontées, moquettes retirées, fils et câbles soigneusement rangés laissent place aux immenses surfaces.
Je suis à nouveau perdu dans l’immensité de ces étages. Déjà l’expo me manque… C’était “MAG après“. Il fallait aussi le vivre pour que l’expérience soit complète. Merci à Jean-François qui m’a permis de vivre de l’intérieur cette expérience enrichissante.
P.-A. Schreiber