Montreux Jazz Festival 2025 : Une édition de tous les superlatifs, une ode à l’art musical
Montreux, 21 juillet 2025 – À l’issue d’une 59e édition spectaculaire, Mathieu Jaton, directeur du Montreux Jazz Festival, a tenu sa traditionnelle conférence de presse de clôture dans une ambiance chargée d’émotion et de reconnaissance. À l’image du concert émouvant de Santana hier soir, ce cru 2025 hors murs restera comme l’un des plus marquants de l’histoire du festival.
Entouré de toute son équipe du bureau permanent, chaleureusement saluée et remerciée en ouverture, Mathieu Jaton est revenu sur les moments forts d’un festival qui aura coché toutes les cases : qualité artistique, émotions partagées, surprises scéniques et performances inoubliables.
Des instants suspendus
Sur la scène du Casino, toujours aussi mythique, les vibrations de Nina Simone, Marvin Gaye ou Aretha Franklin semblaient encore habiter les lieux. Les voix de Jorja Smith, Brandi Carlile (avec une reprise hommage à Queen), James Blake en piano solo improvisé, ou encore Beth Gibbons et sa puissance vocale, ont su capter cette magie propre à Montreux. Tous ont souligné l’intimité unique et la vibration de cette salle historique.
La Scène du Lac : entre lac et légende
Unique en son genre, la Scène du Lac a vu défiler des concerts de haut vol : Neil Young, légendaire et engagé ; Noah Kahan, bravement immergé dans son public entre deux averses ; et surtout le retour mythique de Pulp, après 24 ans d’absence. Leur leader, Jarvis Cocker, a arpenté les quais incognito durant trois jours — au point que certains festivaliers ont pu le prendre pour un informaticien en balade 😉
Autre moment fort : la soirée première sold-out des préventes de Rüfüs Du Sol. Éblouis par le décor naturel, les Australiens décident de retirer leur écran géant pour laisser la scène ouverte sur le lac. Après une courte discussion entre les groupes, une inspiration aussitôt suivie par London Grammar, leur première partie. Ensemble, ils offriront un concert sublimé par le crépuscule et la majesté du paysage.
Grande production, scène intimiste
Certains artistes, habitués aux scènes mastodontes que sont Glastonbury ou Coachella, ont redécouvert le pouvoir d’un format intimiste (grande mais petite scène !). Ce fut le cas pour Jamie XX et FKA Twigs, cette dernière livrant un moment bouleversant en chantant en larmes, en communion avec le public.
Autre figure iconique, Grace Jones, 77 ans et toujours aussi magnétique, a prouvé qu’elle n’a rien perdu de son énergie ni de sa présence scénique. Restée cinq jours à Montreux, elle a marqué le festival par sa flamboyance, sur scène et en ville.
Une génération montante qui impressionne
La relève est là, et elle impressionne. Bienveillance, générosité et maîtrise musicale caractérisent ces talents de 18 à 30 ans. Parmi eux, RAYE, qui après avoir marqué l’édition 2024, a une nouvelle fois livré un concert d’anthologie sur la Scène du Lac. Elle entre dans l’histoire du MJF comme la seule artiste à y avoir signé deux shows sur d’éphémère Scène du Lac.
Quant à Benson Boone, il a littéralement envoûté le public. Remplaçant Sam Fender en tant que headliner (contraint d’annuler pour raisons de santé), il a tenu à lui rendre hommage en reprenant l’un de ses morceaux, avec une humilité saluée par tous. Il a, comme les autres artistes, déclaré avec sincérité la magie que cette scène inspire.
Chiffres clés et regard vers l’avenir
- 250 000 visiteurs
- 25 soirées sold-out sur 32
- 700 concerts et activités gratuites
- 5 millions de vues sur les réseaux sociaux
- Plusieurs concerts diffusés en streaming live
Après deux éditions hors murs couronnées de succès, le Montreux Jazz Festival aborde avec confiance sa 60e édition, qui marquera le retour dans le nouveau centre des congrès, avec énergie et ambition.