Pink Floyd à Montreux : Un chapitre inoubliable de l’histoire musicale
11.07.2024: Retour sur l’atelier organisé par la Montreux Jazz Artists Foundation (MJAF) avec Nick Mason, batteur de Pink Floyd présent à Montreux en 1970 et 1971.
Montreux, septembre 1971 – Le légendaire groupe de rock
Pink Floyd s’installe à Montreux dans le cadre du Festival de
Musique Classique Montreux Vevey, marquant un moment emblématique de l’histoire musicale. Cinquante-trois ans après leur deuxième venue dans cette ville de musique, nous avons l’occasion unique de rencontrer Nick Mason, le batteur fondateur du groupe et le seul membre à figurer sur tous les albums de Pink Floyd.
Avant de rencontrer ce monument du rock, une table ronde organisée par la
Montreux Jazz Artists Foundation (MJAF) et les
archives de Montreux, sous la conduite du journaliste Pierre-Philippe Cadert, animateur de l’émission culturelle
Vertigo sur l
a Première, a réuni trois invités pour discuter de cette période effervescente à Montreux. Parmi eux, Marc Colin, doctorant en histoire à l’UNIL, a replacé l’époque dans son contexte historique. Avant les festivals, Montreux était principalement une station touristique de luxe, fréquentée par l’aristocratie anglaise entre 1850 et la Première Guerre mondiale. La période de l’entre-deux-guerres a été marquée par une crise du tourisme, mais dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1946, un nouvel office du tourisme a vu le jour, amorçant une ère de renouveau.
Les années 60 ont vu l’arrivée de Raymond Jaussi et de son jeune protégé
Claude Nobs, qui ont revitalisé la ville avec des concerts pop et le célèbre festival de la Rose d’Or. Le Festival de Musique Classique a également été rénové dès 1968 sous la direction du musicien et chef d’orchestre René Klopfenstein. C’est lui qui a sollicité Claude Nobs pour organiser un concert de Pink Floyd avec un ensemble symphonique et un choeur contemporain, une configuration qui convenait parfaitement au groupe, alors en tournée avec leur album
Atom Heart Mother.
Les archives de l’époque révèlent des articles d’un couple d’industriels français, manifestement dérangés par le bruit, et la réponse cinglante de Mme Klopfenstein (voir photos jointes). L’histoire se répète, et les plaintes des râleurs font toujours écho. Les témoignages du Montreusien François Michel et de jean-Frédéric Berthoud, présents parmi les 1600 spectateurs au concert au Petit Palais, retranscrivent l’esprit d’innovation et de liberté qui régnait à cette époque.
La rencontre tant attendue avec Nick Mason a permis d’évoquer avec humilité et retenue l’écriture et la réalisation d’Atom Heart Mother. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cet album n’était pas une transition entre la période de rock psychédélique et de rock progressif du groupe, mais une véritable expérimentation. Mason a également salué les contributions créatives de Ron Geesin, co-auteur de la pièce maîtresse de l’album, et le processus enrichissant de collaboration musicale au sein du groupe. Pink Floyd a été l’un des pionniers dans la création et l’utilisation de sons et d’arrangements innovants.
Cependant, au moment d’arriver au terme de cet atelier désormais mythique, on restera un peu sur notre fin sachant qu’aucune question n’a été posée à Nick Mason en relation avec sa venue à Montreux en 1970 et 1971 (souvenirs, anecdotes, particularité du concert classique).
Montreux reste à jamais gravée dans l’histoire de Pink Floyd et dans le cœur de ceux qui ont eu la chance de vivre ces moments inoubliables.
Image de couverture: © MarcDucrest
Autres images: ©images présentation de l’atelier.