Montreux – LE SAVIEZ-VOUS?

Cette rubrique vous renseigne sur des sujets peu ou mal connus de MONTREUX.

Paru le: 15/08/2017

Des coquillages marins dans les Gorges du Chaudron

Bel article dans 24 Heures:

 

À Montreux, dans les Gorges du Chaudron, les arbres s’accrochent à la vie.

L’Esprit des forêts

Juste derrière la vieille ville, un paysage sauvage et tourmenté s’offre au promeneur. Idéal pour ceux qui recherchent un peu de fraîcheur estivale.

C’est une forêt de falaise qui croît dans les Gorges du Chauderon. Mieux ne vaut pas s’aventurer sur ce parcours par mauvais temps. Des pierres peuvent alors tomber des parois.

A deux pas de Montreux, juste derrière la vieille ville, un paysage tourmenté se présente d’emblée au promeneur. Qui goûte immédiatement aux saveurs sauvages des gorges du Chauderon et de sa forêt suspendue aux falaises. «C’est un endroit magique. Venez et je vous y conduirai», aimait à proposer feu Claude Nobs, fondateur du Montreux Jazz Festival.

Trait d’union entre les palmiers du bord du Léman et les alpages, le parcours offre un contraste climatique saisissant. Idéal pour ceux qui recherchent un peu de fraîcheur estivale. Mais mieux ne vaut pas s’aventurer sur ce sentier de montagne par mauvais temps: des pierres tombent alors des parois, en même temps que le torrent la Baye de Montreux gronde et grossit à vue d’œil.

Toutefois, lorsque le soleil perce la forêt de sa lumière traversante, on s’attend à voir apparaître une fée ou un troll à chaque contour, au pied d’un érable, d’un chêne, d’un épicéa, d’un tilleul ou d’un if. «Ici, pour vivre sur ces falaises, un arbre doit s’accrocher, dans tous les sens du terme, commente Marcel Lacroix, chef de la Voirie et des Espaces verts de Montreux. Comment fait-il pour trouver sa subsistance dans le rocher? Mystère! La nature est inégalable.»

Avec un peu de patience, le visiteur peut même découvrir d’anciens coquillages dans le plissement des rochers, qui furent autrefois des fonds marins. Mais la reine ici est la magnifique langue de cerf, ou fougère scolopendre, qui brille de tous ses reflets.

Après une marche d’une demi-heure depuis le village des Planches, on arrive à Glion, près de 300 m plus haut. La récompense est au bout du chemin. A la Réserve des Gorges du Chauderon, petite buvette d’alpage, Marie-Josée et Andréas Mathys accueillent, sur réservation, le visiteur dans leur fief et celui de leurs protégées. Ils ont dédié leurs quatre hectares de terrain à l’élevage de chèvres rares, d’Appenzell, du Tessin ou encore du Valais. «Nous voulons, dans la mesure de nos possibilités, contribuer à la préservation de ces races suisses, en voie de disparition, car elles sont peu rentables dans un usage industriel, explique le couple. Et nous souhaitons surtout permettre aux intéressés d’approcher et d’admirer ces animaux extraordinaires qui font partie d’un patrimoine ancestral.»

Depuis Glion, carrefour aux multiples voies, ceux qui ne tiennent pas à faire tout le périple jusqu’aux Avants, peuvent redescendre en direction du village des Planches, où se trouve une halte du train Montreux – Les Rochers-de-Naye, en empruntant les 1055 marches de l’escalier du Télégraphe. Les moins sportifs ont également la possibilité de parcourir les gorges du Chauderon dans le sens descendant, depuis Glion ou Les Avants, villages où le train s’arrête aussi.

(Claude Béda, 24 heures)