Contes fantasmagoriques de Montreux

Des contes d’aventure, d’épouvante, d’amour à Montreux, basés sur des vérités, des légendes ou… l’imagination du conteur, l’écrivain montreusien Luciano Cavallini,
Derrière les paysages idylliques de Rousseau, il y eût des évènements que nos aïeux ont étouffés: de la romance, de l’angoisse ou de la nostalgie…

Paru le: 22/05/2017

La Belle-Époque de Henry-James Salisburry

Voici le 117ème conte de l’écrivain montreusien Luciano Cavallini. On est vers Sissi…

Genre: Nouvelle

Préambule de l’auteur:

Afin d’être fidèle aux paysages idylliques servant de décors à cette présente nouvelle, j’ai repris à dessein un vieux style d’écriture permettant au lecteur de s’immerger complètement au temps de Montreux Belle-Époque. 

Comme un acteur change de peau selon les personnages qu’il a en charge d’incarner. 

 

Lord Henry-James Salisbury contemplait la vue en entretenant son cigare du mieux qu’il pouvait, nonchalamment assis sur l’un des bancs ouvrant sur le square de Territet.

Il avait plusieurs fois dépassé en âge les première et deuxième guerres mondiales. Dépassé, parce qu’en tant qu’ancien vétéran de la seconde, il songeait souvent à cette funeste période n’aidant actuellement en rien ses sentiments dévorés par une notoire mélancolie.

La bravoure n’était plus de mise, ni le civisme. On vieillissait donc de plusieurs siècles face à des mentalités qu’on ne comprenait plus et que l’on réprouvait à plus d’un titre. Les gloires s’éteignaient; ni laurier ni couronne n’y pourraient plus jamais rien changer. La dignité ne semblait plus constituer la bonne société; quant au bas du panier, on le découvrait transpercé ou sans fond.

Fort de ces pensées moroses transitant son esprit, c’est à peine s’il remarquait encore la statue de l’Impératrice Sissi, dont on n’observait que très rarement, vu sous cet angle, le fin ciselé de sa traîne lui seyant pourtant à merveille. Sur les parterres gazonnés avec soin, son ombre diffusait une douce fraîcheur qu’en premier lieu les passereaux ne manquaient point de goûter.

 

Lord Henry-James Salisbury semblait fermer les yeux, ressentant dans les tripes le moteur du Dakota vrombissant encore, peu avant d’être parachuté sur le village de Sainte-Mère-Église. John Steel était resté fiché sur le clocher, sa mort feinte avait rapporté beaucoup d’informations à l’Histoire, concernant le débarquement. John Steel demeurait le seul ami qui compta encore, bien que disparu depuis longtemps lui aussi. Allez savoir pourquoi la mort épargnait certains témoins plus longuement que d’autres.

 

La clarté glaçait le lac, nimbant les espaces d’un ensoleillement fourni. Mais le Monsieur avait pris quelque recul sur un banc se trouvant déjà surélevé, ce qui lui permettait de contempler les merveilles de la nature bordant le lieu dit de “Chantemerle”.

Le vieux soldat avait du coeur et le clocher de Sainte-Mère-Église valait bien le campanile anglican de Territet.

 

Lord Henry-James Salisbury ne pouvait se résoudre à perdre Montreux. Alors, en ce refuge, en cette douce colline toute encline aux climats propices à mûrir les agrumes, il revenait chaque jour revoir défiler le passé, à ressasser les stratégies qu’il eût fallu adopter afin d’épargner tous ces massacres.

 

Territet se trouvait être l’endroit le plus épargné de la Riviera. Les chancres composant Montreux, ceux ayant bouturé dans les années soixante-dix et plus ne semblaient avoir eu aucune prise sur cette fin dix-neuvième gouachant encore le lieu. Parmi ceci, les bâtisses cossues, les pignons gorgés de lumière, les murs aux sources discrètes y murmurant sous la mousse, les gazons déroulés telles des cascades d’émeraude ondulant jusqu’aux quais, les treilles et encorbellements recueillant les roses entre des flaques d’azur; tout y était présent à raviver le souvenir des crinolines, des vapeurs débarquant leurs écloses ladies d’ombrelles multicolores.

Le regard s’égayait dans les verdeurs; où que l’on se tournât, on entendait les oiseaux cancaner fébrilement, les feuillages frémir et la brise s’entremêler aux courants empruntés par d’autres voltigeurs.

 

La végétation luxuriante tapissait d’un unique assaut les vieux murs à meurtrières, partout s’écoulait une eau cristalline, tantôt fournie, tantôt en minces filets scalariformes, suivant la rampe abrupte du funiculaire, se confondant aux cires incendiaires des cieux, d’ondes soufflées à chaud.

 

Les chemins s’égaraient par méandres, bien qu’on y entendît crisser le gravier. Cela disparaissait sous les charmilles et les frondaisons, les avant-toits s’échouant par vagues aux faîtes des arbres. Le paysage jouait sur les carreaux des fenêtres en les emplissant abondamment. On le voyait danser lorsqu’on déambulait d’un côté à l’autre des chemins. Puis, posées l’une sur l’autre, de grandes vérandas blanchies par le midi, des fourrés, des petits pavillons émergeant d’alcôves touffues; c’était tout ce qu’il demeurait d’une Riviera assoupie aux pieds des grands Palaces.

 

Il n’y suintait qu’un sourd chuchotis. Les grandes eaux s’étaient tues, et la grotte secrète des Planches et de l’Hôtel du Golf avaient depuis longtemps asséché leurs pleurs.

 

La Belle-Époque finissait moussue au bord de ces nourrices aux mamelles taries. Il fallait rechercher la fraîcheur le long des murs, là où les rocailles recélaient encore leurs ruissellements.

 

C’est en ce lieu de “Chantemerle” que, depuis bien longtemps déjà, il avait rencontré Lady Mary Rosa Fersen, alors qu’il faisait panser – au sanatorium de Valmont – les plaies douloureuses de Normandie.

 

On vivait encore en convivialité avec un siècle de raffinement; celui où l’Angleterre créait des salons littéraires vers l’îlot Dubochet et l’Hôtel des Alpes. Deux cultures se mélangeaient, s’apportant mutuellement l’une à l’autre des avancées non négligeables. Philosophies et pensées universelles avant-gardistes composaient les nombreuses agapes des maisons de maître se déroulant depuis l’après-midi jusque tard dans la nuit. On entendait tinter l’argenterie derrière les haies, de belles toilettes portées avec grâce et élégance guignaient souvent par dessus les portiques. Parfois, on allait même jusqu’à user du guéridon. Certains avaient, paraît-il, réussi à condenser des ectoplasmes en pleine séance de spiritisme. Tous les mystiques tentaient de rivaliser avec Alan Kardec1 et Madame Blavatsky2.

 

On fréquentait les nombreux Russes blancs qui venaient, non sans talent, enrichir la musique de nouvelles partitions toutes plus audacieuses les unes que les autres. Certains, lors de villégiatures courantes, d’autres la mine patibulaire et le teint cave, ayant perdu corps et biens lors des répressions sanglantes de l’épuration bolchévique.

 

Lord Henry-James Salisbury avait même rencontré, sans trop le fréquenter par la suite, le haut personnage en couleur ayant créé le premier Court de tennis de Montreux, uniquement destiné aux Britanniques. On ne pouvait y accéder qu’en arborant fièrement sa carte de club et en prouvant qu’on était bel et bien sujet de Sa Majesté!

 

Ce Montreux-là reposait désormais à l’ombre de ses concessions à perpétuité, soit au cimetière de Veytaux, soit au pied de l’église anglicane jouxtant le funiculaire de Glion, ou encore sous les stèles biscornues de Toveyre.

 

Il fallait donc se retirer à l’ombre des feuillus, demeurer en retrait sous la belle marquise tombant en désuétude près du Court, ou alors se balader à mi-chemin entre la plaine et Valmont, pour ressentir encore le frémissement de toutes ces existences passées vous frôlant au passage. Les esprits se revêtaient d’espèces florales et voletaient comme les oiseaux profitant de chaque courant pour mieux s’élever.

 

Lord Henry-James Salisbury logeait dans une splendide villa à colonnades blanches, sise à mi-talus au dessus de “Chantemerle”. Gardée par les sentinelles de ses cyprès dressant leurs lances austères contre les cieux.

Les glycines pleuvaient tout autour de la façade; de grosses gouttes mauves s’enhardissaient même à pénétrer jusque dans les pièces du rez-de-chaussée.

 

Lady Fersen y avait vécu de longues années, elle devait fréquenter les climats doux à cause de santé précaire l’alitant régulièrement. Les mois passaient sans qu’elle ne pût quitter la chambre. L’été, les jambes s’égayant sur l’édredon, elle pouvait prendre ainsi la fraîche lors des longs après-midis estivaux, devant impérativement demeurer dans le calme le plus absolu, sans contrainte ni contradiction aucune. Il n’y avait que les matins où l’on arrivait à l’entretenir; alors, des heures durant, on pouvait de loin admirer les merveilles de cette femme se reflétant dans la psyché, semblant éclaircir les murs de son teint laiteux, harmoniser la couche par le filet auburn de sa chevelure s’écoulant librement sur les épaules ou en averses contre le sol.

Elle était composée pour Territet, qu’elle semblait incarner à elle seule.

Il fallait parler en sourdine et modérément, se composer une gestuelle d’adage, marcher sur la pointe des pieds, ne pas rider la pénombre.

On apportait le thé vers les seize heures, sur un vaste plateau d’argent miroitant contre les moulures du plafond. Un thé corsé, semblant de l’encre déversée dans la porcelaine. Avec de mignonnes petites rôties sommeillant en napperons, plusieurs brocs d’eau chaude… mais un seulement pour le nuage de crème. Alors comme une vague émergeant de la mousse, elle s’asseyait au bord du séant et vous déférait, sans le savoir, l’inflorescence cyan de son regard.

 

Lord Henry-James Salisbury renvoyait le personnel, il tenait lui-même à servir la malade qu’il avait rencontrée un soir de juillet sur le Chemin des Roses.

Un beau retour de flammes pour un soldat ayant cessé le feu.

 

Sur les poignets friables de la Lady, on voyait heure après heure glisser la belle lumière post méridienne réhaussant l’albâtre de sa peau. Cela lui donnait des brillances, des veloutés chatoyants, selon l’endroit par où fondait la clarté, selon les coloris des frondaisons entre lesquelles elle s’était glissée. Malgré la maladie le corps demeurait souple et fluide, les gestes s’écoulaient d’une octave à l’autre sans le moindre heurt, sans que quoi que ce soit ne fût disgracieux; s’il n’y avait eu, de temps à autre, ces toux écarlates maculant la soie des mouchoirs. Alors on détournait le regard vers les lauriers, on attirait l’attention sur les trilles des merles et des mésanges venant en dernier lieu picorer les miettes de brioche sur la corniche du patio. La rencontre du vieux patriote et de la jeune malade formait une harmonie d’intimité et de douceur rarement atteinte. L’une émerveillait, par sa grâce, la mélancolie du soldat ignorée par le plus grand nombre.

Au bout de plusieurs mois d’attention et d’écoutes attentives, il s’était forgé entre eux deux un lien indéfectible et, dans le cas de Lord Salisburry, un amour inconditionnel pour la jeune femme.

Du soldat de plomb pour la ballerine.

 

– Je vous fais une vie bien amère, Henry, depuis notre fatale rencontre sur ce non moins fatal Sentier des Roses.

– S’il ne s’agissait que de ce sentier, chère amie! Vous fleurissez Territet d’un domaine entier. Cet endroit est à votre image; on ne sait lequel des deux emprunta à Dieu le modèle façonnant l’autre. Je vous aime Mary-Rosa. Je vous ai toujours aimée. Que ce soit lors de la course infatigable de vos sources enchantant mon univers, jusqu’à cet instant précis où l’étang de velours blanc que vous incarnez, me laissa à loisir vous contempler.

– Vous avez trop de patience. J’arrête votre existence comme l’éclipse assombrit la méridienne, noircit les heures qui vous sont dues et à jamais égarées.

– C’est moi, chère Mary, qui suis cet astre vous effaçant et entachant de ténèbres vos aires stellaires!

– Mon espace est fini. Vous le savez bien: osez le nier! Je vais dans peu de temps retrouver l’éternité.

– Votre espace est grand. L’éternité vous revient, comme l’écume retourne à la mer. Ne vous occupez qu’à remplir ce lieu de tout ce qui déjà vous compose et qu’il reflète de vous aux alentours. Car c’est bien de votre personne et de votre allure dont la nature est fardée.

– Prenez bien garde qu’une mousson ne vienne dépeindre cela. Vous devriez déjà envisager ce funèbre instant.

– Si la nature vous dépeint, c’est qu’elle vous copiera toujours, Mary Fersen. Même la stature de Sissi vous tourne le dos, de peur que vous l’éblouissiez.

– Sa stature peut-être, mais pas sa Majesté.

– Le drapé du marbre préfère vous offrir sa fraîcheur, que l’arrête coupante du piédestal.

– Le marbre n’a rien à envier à la chair morte.

– C’est bien pour cela que notre chère Elisabeth vous convoite depuis des lustres comme modèle! Elle n’a cependant ni votre chaleur ni votre velouté. Tout ici n’est que galbes, courbes et ondoiements, la nature est ainsi faite que l’angle provient des hommes et le cercle de Dieu. Vos hanches deviennent l’horizon d’un monde tombant en creux jusqu’au sol, et vous êtes élevée en cet endroit, là où l’on voit l’orbe des astres entamer leurs courses.

– Vous êtes bien optimiste mon ami! Je dirai que je me trouve exactement à l’altitude où le soleil fait naufrage dans l’océan! Les vespérales n’ont rien d’une aubade.

– Détrompez-vous mon amour; car lorsqu’on vous voit coucher ici, on vous aperçoit déjà poindre aux Amériques. D’une hanche à l’autre vous renaissez. Le crépuscule érubescent sur nos sommets, n’est que pâles reflets de vos levers! Vous me procurerez toujours ce même émerveillement à vous voir vous retourner sur la couche, comme j’ai aussi la fascination d’observer la rotation du globe vous éblouir chaque heure différemment.

– Vous parlez comme quelqu’un qui n’attend plus rien de la vie.

– Attendre? Que pourrais-je bien attendre de plus? Vous êtes mon unique bien et j’en suis comblé bien plus que tout ce que j’espérais en cette existence!

– Dans peu de temps je vous accablerai de maux. Jurez-moi de m’oublier et de vivre pour vous.

– Je vis déjà égoïstement, puisque j’ai choisi de suivre vos orbes sans vous avoir consultée! Il n’y a que cette nature en plus, que ce Territet chéri qui vaille et qui murmurera vos grâces jusqu’à mon dernier souffle, qui ne tardera guère à survenir. Car vous êtes pétrie de ce tuf, votre peau est empruntée aux pétales les plus doux et suaves fleurissant par nos sentiers et vasques de “Chantemerle”. 

En ce funiculaire que j’emprunte chaque jour, je vous vois, même là, alors que vous êtes recluse en cette chambre, oui je vous entrevois comme un envol diffus de colombes. Rien, pas un murmure, pas une source qui ne soit de vos chuchotis, pas une haleine d’inflorescence qui ne provienne de vos souffles. Je n’inspire que lorsque vous exhalez, ainsi je vous prends en moi pour toujours, les atomes me constituant sont pétris de vos atmosphères, ils sont l’espace de vos cieux, ils ont de vos molécules leurs confins étoilés.
– Alors… Pauvre ami. Vous serez bien malheureux.

– Je n’aurais eu, du malheur, que celui de vous avoir voulu trop aimer.

 

Lord Henry-James Salisbury rouvrit les yeux. Les trolleybus passaient devant lui. Un bateau cornait, il était aisé d’en voir la dentelle écumer longuement le Léman.

Territet, majestueuse et délicieusement désuète, flambait de tous ses feux jusqu’à Mont-Fleuri.

Sur la vieille voie désaffectée, un rosier blanc prenait vie. On imaginait presque les vieux wagons se croisant, rideaux voletant sur le compartiment et laissant parfois deviner la porcelaine translucide des Ladys accotées aux portières.

 

Du côté des Planches, la haute coiffe de Saint-Vincent, puis le village lui-même aux tuiles croulantes de canicule.

 

Il ne faudrait pas dépasser la limite. Demeurer entre “Collonge”, l’église anglicane et “Chantemerle”. Remonter jusqu’à Mont-Fleuri et Caux. Mais ne jamais outrepasser la Belle-Époque.

 

Le cigare fût long à consumer. Tout comme l’absence en cendres sur les feuilles de Havane.

 

Lord Henry-James Salisbury tint sa promesse. Il fit confectionner en ces derniers instants de sa vie un “Taj Mahal” à sa manière; une clarté diamantine éblouissant les tentures du Kashmir flottant librement au premier étage de sa villa.

 

Sur les sentiers, il apercevait toujours la fine chevelure auburn de Lady Mary Rosa Fersen s’iriser au couchant. Le visage cadrait presque avec les tourells à pignons du National, ainsi que les mystérieux oeil-de-boeuf sous lesquels ils allaient s’abriter lors d’une averse incongrue.

Juste après avoir humé l’odeur chaude de la pluie caressant le corps des toits.

 

Il est des objets qui demeurent témoins d’une existence; ainsi la photo jaunie d’une belle Lady anglaise, une canne et un Havane à demi consumé au pied d’un banc.

À quelques pouces de la statue de Territet, au pied de l’Impératrice Sissi.

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Notes:

1Allan Kardec, ou Alan Kardec, de son vrai nom Hippolyte Léon Denizard Rivail, né le 3 octobre 1804 et mort le 31 mars 1869, est un pédagogue français, fondateur de la philosophie spirite ou spiritisme (Source: Wikipedia).

 

2Helena Petrovna von Hahn, plus connue sous le nom d’Helena Blavatsky ou Madame Blavatsky, souvent désignée par ses initiales (HPB), née le 12 août (31juillet) 1831 à Ekaterinoslav (aujourd’hu Dnipro en Ukraine) et morte le 8 mai (26 avril) 1891 à Londres, est l’un des membres fondateurs de la Société Théosophoique et d’un courant ésotérique auquel elle donna le nom de «théosophie» (en grec: theos, divin et sophia, sagesse), concept antique selon lequel toutes les religions et philosophies possèdent un aspect d’une vérité plus universelle (Source: Wikipedia).

Réputée pour posséder le don de psychokinésie ou télékinésie (Propriété de se concentrer sur un objet afin de le mouvoir à distance. (NDA)

 

© Luciano Cavallini, membre de l’Association Vaudoise des Écrivains (AVE) & Mymontreux.ch, “La Belle-Époque de Henry-James Salisburry,” mai 2017– Tous droits de reproduction réservés.